Mars vs. Vénus : qui code le mieux ?

Analyse culturelle du code : Mars et Vénus

Mars vs. Vénus : qui code le mieux ?

Dev life Juin, 17 2024

Ah, la vieille question de « qui fait mieux, les hommes ou les femmes ? » Elle resurgit dans tous les domaines, même celui du code. Selon certains articles, les femmes écriraient un code « plus utile », plus clair et mieux documenté. Les hommes, eux, privilégieraient les lignes mystérieuses, dignes d’un grimoire de sorcier. Est-ce un vrai débat ou juste un troll IT ? Explorons cette bataille entre Mars et Vénus, clavier à la main.

La thèse "Vénus" : Un code plus clair est un code plus performant

Emma McGrattan, figure de la Silicon Valley, affirme que les femmes portent plus d'attention à ceux qui reliront leur code par la suite. Elles le truffent de commentaires utiles, expliquant le « pourquoi » derrière chaque décision. Le résultat : un code qui ressemble davantage à une feuille de route qu’à un labyrinthe.

En somme, le code des femmes serait comme un GPS moderne : précis, clair et toujours à jour. Le code des hommes ? Parfois plus une vieille carte au trésor, avec des annotations cryptiques du genre : « Bonne chance pour comprendre ça, futur développeur. »

Les faits sont là : ces pratiques sont synonymes de maintenabilité et de collaboration. Alors, est-ce une méthode supérieure ou une simple réaction à la pression sociale ?

Le Code Cabalistique : Symbole de statut ou dette technique ?

McGrattan identifie une réalité : certains développeurs utilisent le code comme un moyen de prouver leur intelligence. Il en résulte des fonctions opaques et des variables nommées dans une langue extraterrestre.

Mais soyons honnêtes : qui n'a jamais écrit un bout de code en pensant : « Je vais impressionner tout le monde avec cette ligne super optimisée, » pour réaliser six mois plus tard que personne, y compris soi-même, n’y comprend rien ?

Ce phénomène est plus culturel que biologique. Dans une industrie qui valorise souvent la distinction au détriment de la collaboration, beaucoup sont tentés par la complexité inutile – une forme de "se démarquer par la difficulté" qui nuit à l'équipe. Le vrai problème n'est donc pas qui le fait, mais pourquoi ce comportement persiste.

La vérité sociologique : L'excellence est une réponse à l'inégalité

C'est ici que l'analyse se complexifie. Les études montrent que les différences de style de code sont réelles, mais elles reflètent surtout une dynamique sociale :

En 2024, les femmes ne représentent qu'environ 23 % des développeurs. Cette sous-représentation contribue à un besoin de sur-performance : chaque erreur est scrutée, chaque succès plus difficile à acquérir.

C'est la clé de voûte de l'argument : les femmes excellent souvent dans la clarté et la documentation parce que l'environnement inégal les force à l'excellence et à la rigueur. Cette attention supplémentaire n’est pas un super-pouvoir codé dans leur ADN ; c’est une réponse pragmatique à un milieu qui exige qu'elles prouvent deux fois plus leur valeur.

Alors, quel est le meilleur code ?

Le meilleur code est celui qui ne fait pas pleurer le collègue qui le reprend (ou vous-même, six mois plus tard). Et sur ce point, le code "Vénus" possède de sérieux arguments :

  • Documentation : Suffisante pour éviter le fameux « Mais qu’est-ce que ce truc ? »
  • Simplicité : Une solution claire et efficace est toujours meilleure qu'un casse-tête.
  • Standards : Parce que personne ne devrait tomber sur une variable nommée xFinal_FINAL2.

La vraie question n’est pas « Est-ce que les femmes sont biologiquement meilleures ? » mais « Comment pouvons-nous créer une culture où la rigueur et la clarté (qualités dites "Vénus") deviennent le standard attendu de tous ? »

Conclusion : Le Code n'a pas de genre

L'enjeu n'est pas de labelliser le code par genre, mais de briser les stéréotypes qui créent un environnement de travail où la clarté est perçue comme un effort supplémentaire (fait par les femmes) plutôt que comme une nécessité professionnelle (attendue de tous).

Le code utile n'a pas de genre. Il dépend de la méthode, de l'intention, et de la volonté de faire mieux ensemble.

Alors, la prochaine fois que vous codez, demandez-vous : « Ce code est-il digne de Vénus ? »